Portrait and Other Sculptures

Yves Chéron

Portrait, Yves Chéron
Mirror, Yves Chéron
No Title, Yves Chéron
Cénotaphe, Yves Chéron
Faut-il aller voir derrière, Yves Chéron
No Title, Yves Chéron

***
Brasilia est une ville-oiseau.
Je m’y pose.
J’ai douze ans.
Je reçois en plein visage la terre rouge, les constructions blanches, le vol des anges de la cathédrale, la transparence.
C’est une rencontre avec la pensée créatrice de l’homme qui me bouleverse profondément, définitivement.
Je pose mon sac.
Je vais tailler la pierre. Sans but précis. La taille me plaît. J’enlève, je prélève, j’ôte la matière.
La terre vient ensuite. Mais le modelage est le contraire de la taille : je n’en rajoute pas.
Je vais au granit et retourne à la pierre.
De mois en années, la pierre se fait plus lourde, plus encombrante, plus contraignante.
Chez Louis Cane, je rencontre le plâtre et tout devient plus simple, plus léger, plus libérateur.
Je serai sculpteur.
Aujourd’hui, je me laisse convaincre par l’entente cordiale du plâtre et du métal, rapprochant le rond du carré, le mou du dur, le souple du rigide, le blanc du noir.
Les voyages et les rencontres m’ont appris à concilier les extrêmes sans les confondre et à sculpter l’espace sur la charpente ajoutée de mes doutes quotidiens.
Je n’en reviens pas.

***

Brasilia is a bird city.
I land there.
I'm twelve years old.
The red earth, the white buildings, the angels flying from the cathedral, the transparency, all hit me in the face.
It was an encounter with man's creative thought that profoundly and definitively moved me.
I put down my bag.
I'm going to cut the stone. With no specific aim. I just like cutting. I remove, I remove, I remove the material.
The clay comes next. But modelling is the opposite of cutting: I don't add to it.
I go to granite and return to stone.
Over the years, stone has become heavier, more cumbersome and more restrictive.
At Louis Cane, I met plaster and everything became simpler, lighter and more liberating.
I was to become a sculptor.
Today, I let myself be convinced by the cordial harmony of plaster and metal, bringing together the round and the square, the soft and the hard, the supple and the rigid, the white and the black.
My travels and encounters have taught me to reconcile extremes without confusing them, and to sculpt space on the added framework of my daily doubts.
I can't get over it.

Back to Issue
Also in this thread
This thread has no other posts

More from

No items found.

More from

No items found.